J’ai découvert la danse NIA en Australie: Ce fut une révélation ! J’ai A-DO-Ré !  Les musiques étaient très variées en genre et en rythme, les mouvements étaient complètement nouveaux ainsi que la connexion avec ses sensations. Une sorte de méditation en mouvement. J’ai pleuré à la fin du cours. C’était le début de notre séjour, je venais de passer 9 mois de stress en procédures pour obtenir notre visa mais j’étais à la fois tellement contente de vivre enfin mon rêve…. J’ai tout lâché… au bout d’une heure. Et la salle de danse donnait directement sur l’immense plage de sable blanc….

De retour en France, j’ai cherché immédiatement des cours de NIA dans la région…. Sans succès. Les cours proposés se déroulaient plutôt sur Paris. La grosse déception.  Jusqu’au jour où, sur un de mes groupes, j’ai vu passer une invitation pour un cours de NIA à Antibes, sur la plage ! Un cours donné par la personne qui a introduit le NIA en France au début des années 2000 : Régine Petit. Je ne pouvais pas mieux tomber! Et là aussi, lors de ce premier cours à Antibes, j’ai pleuré ! La joie de retrouver cette danse, de me replonger dans mes souvenirs d’Australie. Ces cours sont proposés une ou deux fois par mois selon les disponibilités de Régine, qui partage désormais sa vie entre Paris et Antibes, pour mon plus grand plaisir ! C’est ma récréation mensuelle, un moment de détente où je me fais du bien, où je mets mon cerveau en pause en profitant du moment présent. Il faut dire que le cadre de ses cours est juste sensationnel: La plage, la vieille ville d’Antibes et les montagnes en arrière plan! A chaque cours, Régine choisit une thématique (la pleine lune, le changement de saison, la sève montante, la beauté du lieu…) et une playlist de musiques. Elle combine de la danse libre autoguidée avec des chorégraphies faciles à suivre, et alterne des musiques calmes avec des musiques plus toniques, voire très toniques ! Elle fait appel à notre créativité : on bouge en s’imaginant être un poisson dans l’eau, un oiseau qui vole, une vague, une flamme ou encore on s’imagine semer des graines tout autour de nous ou comprimer l’air par des mouvements de la main vers le sol. On se focalise sur notre poids du corps en mouvement, sur nos articulations qui bougent dans tous les sens, sur notre cœur qui bat ou nos poumons qui respirent. En étant à la plage, on ressent la chaleur du soleil ou le vent sur notre visage, on focalise notre attention sur la musique et les sons environnants (vagues, oiseaux qui chantent, passants qui discutent, enfants qui jouent, chiens qui aboient, …). On peut aussi émettre des sons, « oui », « non » « ha ». On regarde autour de nous, on interagit avec les autres participants, on bouge dans tous les sens, bref, on s’exprime sans complexe !

Mais d’où vient le NIA ?

Dans les années 1980 aux Etats Unis, 2 professeurs de sport, Debbie et Carlos Rosas ont commencé à remettre en question les modèles traditionnels d’exercice à fort impact impliquant souvent des sauts et des efforts puissants avec des risques de blessure. Ensemble, ils ont décidé de lancer un programme entièrement nouveau, plus holistique, spécifiquement orienté sur l’écoute du corps. Ils ont éliminé les mouvements pouvant provoquer des douleurs et les ont remplacés par des mouvements qui créé le confort, la joie et le plaisir. Ainsi est né le NIA – Non-Impact-Aerobic – (Aérobic sans impact). NIA est aussi un mot swahili (langue officielle de la Communauté des pays d’Afrique de l’Est) qui signifie avec un but, avec une intention ou un mouvement.

Il a été ensuite décrit de nombreuses façons :

Cette discipline offre une nouvelle perspective sur la façon de se mettre en mouvement pour rester en bonne santé.  Le NIA soutient le principe : « si ça fait mal, ne le fais pas ».

En août 2013, il existait environ 2 200 enseignants agréés NIA dans 40 pays.

Le NIA, c’est quoi au juste ?

Cette forme non traditionnelle d’exercices inclut neuf formes de mouvements basés sur 3 arts martiaux (tai chi, tae kwon do et aïkido), 3 types de danse (le jazz, la danse moderne et la danse d’Isadora Duncan) et 3 techniques de conscience corporelle (Technique Moshe Felendrais, technique Alexander et yoga).

Le NIA est une méthode de mouvement et d’écoute du corps permettant une pratique à la fois douce pour l’individu au mode de vie sédentaire et exigeante pour une personne ayant un mode de vie plus actif. Les exercices sont adaptables à tous les âges et à tous les niveaux de forme physique. Les participants ont la liberté de se déplacer selon leur propre confort et leurs besoins sans viser la performance. Copier les mouvements de l’instructeur et répéter des étapes particulières ne sont pas les objectifs. Au contraire, on apprend à se connaître par le mouvement, on se concentre sur nos sensations physiques, nos pensées, notre imagination, notre créativité, nos niveaux d’énergie, notre humeur et nos émotions.

Dans ce type de pratique, les participants recherchent le plaisir, la joie et la résilience à travers la danse. Les mouvements font du bien, ils sont nouveaux pour le corps, fluides avec les bras et le haut du corps, sinueux avec la colonne vertébrale, le corps s’étend vers le ciel ou se replie près de la terre. D’innombrables mouvements permettent aux participants de se sentir créatifs et capables. Parfois, les danseurs interprètent des histoires imaginaires à travers le mouvement, sautillent, courent et laissent le corps vivre des mouvements légers, amusants et insouciants. Ces mouvements, accompagnés de musique, peuvent nous aider à mettre de côté le stress et les circonstances de la vie difficiles pendant un certain temps, afin que nous puissions rassembler la positivité, la résilience et une nouvelle énergie pour y faire face.

Danser dans un environnement sans jugement, sans avoir besoin de « paraître parfait » pour qui que ce soit et puiser dans l’énergie de la musique peut être libérateur : nous nous permettons d’être qui nous sommes, en mouvement. Même si le NIA, met l’accent sur la joie et le plaisir du mouvement, d’autres émotions peuvent naturellement faire surface. La musique que nous écoutons ainsi que les mouvements effectués, permettent de puiser dans des zones profondes de la psyché et des souvenirs. Cette danse peut nous apporter du réconfort pendant les périodes de troubles émotionnels ou de difficultés, une sorte de libération émotionnelle, un lâcher-prise.

Le NIA, une danse-thérapie?

L’Association américaine de danse-thérapie définit la danse et le mouvement comme une thérapie qui implique « l’utilisation psychothérapeutique du mouvement en tant que processus qui favorise l’intégration émotionnelle, cognitive et physique de l’individu ». La danse stimule de nombreux pouvoirs de guérison, et le véritable but de la danse-thérapie est aider les gens à acquérir une plus grande conscience de soi et un sentiment général positif de bien-être.

Des études ont montré que le NIA réduit l’anxiété, la fatigue, la dépression ainsi que l’amélioration de la qualité de vie, de la fonction immunitaire et de la flexibilité de l’épaule chez les femmes avec un cancer du sein. Avec une prise de conscience régulière, celles qui pratiquent le NIA peuvent libérer des émotions qui peuvent faciliter le processus de guérison. Au fil des séances, elles sont capables de modifier les mouvements, d’augmenter la mobilité et/ou le confort et de reconsidérer la zone touchée par le cancer (c’est-à-dire la poitrine après une chirurgie de mastectomie). Les participants sont invités à se concentrer sur la façon dont leur corps se sent plutôt que sur ce que leur corps peut faire.

Les multiples formes de mouvement, les trois niveaux d’intensité (léger, modéré ou intense) offrent une option d’exercice qui peut répondre aux besoins des patients atteints de cancer. Par exemple :

Le NIA permet de « lâcher prise » et d’intégrer des techniques de respiration en dehors des cours. On se sent moins stressé, plus calme et plus détendu. La formation NIA utilise une approche similaire aux arts martiaux, progressant à travers une série de niveaux : ceintures blanche, verte, bleue, marron et noires.  Le NIA permet à l’individu de faire des choix de mouvement avec une concentration sur le corps et l’esprit : Les participants réalisent un travail aussi bien physique qu’émotionnel, ils deviennent plus conscients des sensations corporelles.

En conclusion, pour celles et ceux qui aiment la danse et le yoga, je ne peux que vous conseiller d’essayer le NIA. Ca devrait vous plaire et même vous risquez de devenir accro. On peut aussi voir le NIA comme un moyen de se mettre au sport facilement et avec plaisir. En pratiquant le NIA, on aura envie de mettre sa chanson préférée et de danser toute seule à la maison ! Cela offre un moyen sain de stimuler l’humeur ou de réduire le temps passé sur les réseaux sociaux mais aussi une alternative au grignotage, à la somnolence ou à l’irritabilité avec les autres.

Pour en savoir plus

– Honoring ONE BILLION RISING, Choreography by Debbie Rosas

– Interview de Debbie et Carlos Rosas (vidéo en anglais) : Nia – 25 Years of Pleasure

-Interview de Régine Petit : Danser le NIA comme liberté d’être Soi 

Régine sur Paris et Antibes/Mouans Sartoux : Planning des cours  

– Compte facebook de Régine Petit 

Sources

Mitchell, Laura. « A Rationale for a Public Awareness Campaign to Promote Nia. » Master’s thesis, University of Toledo, 2012.

Reis D, Walsh ME, Jones T, Young-McCaughan S. A review of NIA as an exercise option for cancer survivors. Clin J Oncol Nurs. 2014 Dec;18(6):689-92.

Hiie Saumaa. Dance Emotions. Integrative and Complementary TherapiesJun 2022.134-137. M