Les pouvoirs de la forêt

Après l’ikigai, je vais vous parler d’un autre terme japonais, Shinrin-Yoku, qui signifie « découvrir l’atmosphère de la forêt ». Ce terme traduit par « bains de forêt » a été créé en 1982 au Japon par le Ministère de l’Agriculture, de la Forêt et de la Pêche. En fait, c’est une pratique japonaise traditionnelle qui consiste à s’immerger dans la nature en utilisant consciemment ses cinq sens mais aussi un élément pivot des soins de santé préventifs et curatifs en médecine japonaise (Wen 2019).

Il y a 2500 ans, Cyrus le Grand a construit des jardins verdoyants dans la capitale urbaine surpeuplée de la Perse pour améliorer la santé humaine et promouvoir un sentiment de « calme» dans une ville animée. Au XVIe siècle, le médecin suisse-allemand, Paracelsus, a déclaré : «L’art de guérir vient de la nature, pas du médecin». Ces idées ont conduit les chercheurs à enquêter sur l’impact de la nature sur la santé aux  temps modernes. Ainsi, des recherches menées au Japon et en Chine indiquent une pléthore de bénéfices associés à la pratique des bains de forêt (Hansen 2017).

A vrai dire, une nouvelle science interdisciplinaire a été fondée, la sylvothérapie. Elle rentre dans les catégories des médecines alternative, environnementale et préventive et recouvre les effets des milieux forestiers sur la santé humaine (Li 2019). Les milieux forestiers et les bains de forêt produisent divers effets bénéfiques pour la santé humaine par le biais du réseau psycho-neuro-immuno-endocrinien. Ceci montre que les forêts ont un pouvoir curatif. Les bains de forêt pourraient avoir des effets préventifs sur les maladies liées au mode de vie et sur le cancer. La sylvothérapie (forest medicine) contribuera en outre au développement de la naturothérapie (Li 2019).

En conséquence, nous allons voir ensemble les nombreux effets thérapeutiques décrits sur les bains de forêt. Afin de couvrir un nombre significatif d’études pertinentes, j’ai sélectionné une revue systématique récente, qui permet de regrouper les résultats quantifiés provenant de plusieurs études : il s’agit d’un article de 2019 (auteurs chinois) qui a analysé 28 études en langue anglaise (Wen 2019).

 

Etudes sur les bains de forêt

A propos de ces 28 études sur les bains de forêtelles ont été menées dans 5 pays (Japon, Corée de Sud, Pologne, Chine, Taïwan) entre 2015 à 2019:

          46% ont été conduites au Japon,

          61% étaient des études contrôlées et randomisées (groupe contrôle et attribution aléatoire)

          61% concernaient des participants en bonne santé, plutôt jeunes (18-30ans)

          39% concernaient des participants avec un problème de santé et de plus de 45 ans

          46% ont testé plus de 50 sujets

          71% ont duré entre 1 et 3 jours (temps d’exposition)

          89% sont passées devant un comité d’éthique

          57% ont utilisé à la fois des questionnaires et des mesures objectives (prélèvements de sang, d’urine ou de salive ou mesures de la pression artérielle, de la fréquence cardiaque ou des ondes cérébrales)

          50% se sont intéressées à l’état émotionnel avec des scores diminué de dépression, anxiété, fatigue, confusion, colère, émotions négatives et des scores augmentés de vigueur et émotions positives.

          21% se sont intéressées aux attitudes avec des scores augmentés de relaxation et de confort

En somme, lorsque les participants marchent dans la forêt, le cortex cérébral est en état de relaxation: l’activité parasympathique – dont la mission est d’économiser l’énergie et de maintenir les activités de base – augmente et l’activité sympathique – qui prépare l’organisme à l’action – diminue.

Effets bénéfiques

Par ailleurs, des améliorations significatives ont pu être relevées sur :

          la fonction cardiovasculaire,

          la fonction du système immunitaire,

          l’état émotionnel et les attitudes positives

          le degré de rétablissement psychologique et physiologique

          les niveaux d’anxiété et de dépression

Finalement, les bains de forêts appartiennent à une catégorie de médecine préventive. Les 28 études analysées dans cet article montrent que les bains de forêt ont un rôle significatif dans la promotion de la santé mentale et physiologique.

Pour toutes ces raisons, que vous habitiez plus ou moins loin d’une forêt, n’hésitez pas à vous y rendre, à vous promener tout simplement. Respirez profondément, ressentez les odeurs et le vent caresser votre visage, observez les arbres majestueux se dresser dans le bleu du ciel, touchez leur écorce ou leurs feuilles, recherchez les animaux, les fleurs, les champignons, écoutez le chant des oiseaux et le bourdonnement des insectes, …

En bref, concentrez vos 5 sens sur cette nature si généreuse. Faites toutefois attention où vous mettez les pieds car les seuls risques des bains de forêts sont les morsures de serpent et les chutes. Attention aussi si vous êtes allergique au pollen et… aux ours si vous êtes au Canada! Mis à part ces recommandations, le Shinrin-Yoku est à utiliser sans modération pour moins de stress et plus de bonheur dans votre vie !

Avez-vous déjà testé les bains de forêt ? Faites-moi part de votre expérience en bas de page. 

Si vous voulez plus de conseils pour parfaire cette expérience, je vous invite à lire l’article « Comment profiter d’un bain de forêt en solo? » du blog vivre-slow.com

Sources

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6 réflexions sur “Les pouvoirs de la forêt”

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